Muller : "Etre le meilleur"

Yvan Muller (SEAT Sport), champion du monde WTCC 2008, revient sur la saison passée avant de se projeter sur celle qui arrive. Entre la fin du championnat et le début du nouveau, il n'a pas eu beaucoup de temps à lui. Il espère toutefois se battre de nouveau aux avant-postes.

Vous aviez déclaré être soulagé à l'arrivée à Macau, soulagé d'être enfin champion du monde. Trois mois après ce titre, quel sentiment domine lorsque vous repensez à cette saison 2008?

Yvan Muller : "La satisfaction du travail bien fait et également la concrétisation d'une carrière. Un titre mondial, c'est ce qui se fait de mieux. Je crois que tout pilote court pour ça. En plus médiatiquement je prends le truc. Un pilote français qui peut dire : "je suis champion du monde", il n'y en a pas beaucoup. Je peux le dire et me le dire.

Avez-vous eu le temps de recharger les batteries entre la fin du championnat à Macau, la course des champions, le Dakar...

Y.M. : (il coupe) Non, ça c'est le problème. Je n'ai pas eu le temps. J'ai fait beaucoup de choses en plus de cela. Ce ne sont que les plus médiatiques que vous avez cité. J'ai également fait beaucoup d'essais, des journées promotionnelles. Je n'ai vraiment pas eu beaucoup de temps. La semaine prochaine, je vais à Marrakech, entre autres pour une nouvelle opération, mais je vais rester quatre jours sur place pour essayer de me reposer un peu.

Comment abordez-vous la nouvelle saison?

Y.M. : Comme les autres. Je n'arrive pas en me disant que je suis champion du monde. Je me présente de la même manière que la saison précédente.

Comment jugez-vous la concurrence cette année avec les nouvelles Chevrolet Cruze ou des pilotes aux ambitions débordantes? (Rob Huff et Andy Priaulx affichent clairement leurs envies de titre mondial)

Y.M. : La concurrence était déjà très forte la saison dernière. Au niveau performance, les BMW, notamment, étaient plus fortes que nous mais ils ont manqué de stratégie et de travail d'équipe. C'est grâce à ça, le travail d'équipe, que nous avons pu être performants toute l'année. Honnêtement aujourd'hui, dans la hiérarchie du championnat, je ne sais pas où nous nous situons. On sait ce qu'on a fait; pour le moment on a plutôt régressé mais on ne sait pas ce que les autres vont donner. Le premier verdict sera donné au Brésil.

En parlant du Brésil qui ouvrira la saison début mars, l'an passé vous aviez terminé la première course en tête avant de prendre la cinquième place de la course 2. J'imagine que l'objectif sera de faire aussi bien que la saison passée.

Y.M. : Oui bien sûr. Moi je vois par rapport à ce que déclarent les autres : "je veux être champions..."je n'arrive pas à déclarer cela. Je trouve ça un peu prétentieux même si ça ne l'est pas forcément. Je vais prendre cette saison comme les autres. Je vais essayer de faire mon travail du mieux possible et après on verra le résultat obtenu. C'est ma façon de fonctionner.

Que pouvez-vous souhaiter de plus qu'un nouveau titre?

Y.M. : Jaime Puig (le directeur de SEAT Sport) m'engage pour être le meilleur donc je vais travailler pour essayer de l'être. Mais à un moment donné, si on me met trois roues, je ne peux pas non plus faire de miracles.